lundi 12 mars 2012

23:54Les femmes mauritaniennes marchent pour dénoncer publiquement les violences ...




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Les femmes mauritaniennes marchent pour dénoncer publiquement les violences ...
...dont elles sont victimes.

[Reportage Photos]- Jeudi 8 mars, sur la route qui mène à Radio Mauritanie en venant de l’ISERI, entre le stade de la Capitale et l’ancienne maison des jeunes de Nouakchott, un studio mobile s’y est immobilisé. C’est à partir de là que devra partir la marche pacifique et apolitique pour dénoncer les violences faites aux femmes en marge de la célébration de la Journée Internationale de la Femme.

En attendant, sur la scène, des voix de la musique mauritanienne à l’image de Youpi 4 Ever,Mohamed Ould Seyid, Saidou Sow, Fama Mbaye…donnent de la voix.

Dès 13 heures déjà, des minibus affrêtés pour la circonstance déversent les femmes venues de toutes les moughataas de Nouakchott. Au mois, quelques 1.500 femmes mauritaniennes ont dit oui à cette marche qui ressemblait au fur et à mesure à une véritable démonstration de force.

Malgré une chaleur étouffante, les femmes mauritaniennes n’ont pas voulu manquer ce rendrez-vous historique pour "sortir dans la rue et dénoncer les violations dont sont victimes les femmes mauritaniennes", explique Zeinabou Mint Taleb Moussa, Présidente de l'ONG/Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l'Enfant (AMSME).

Cette marche s’inscrit dans le cadre de la campagne du Secrétaire général des Nations-Unies Ban-Ki Moon lancée en Afrique le 30 janvier 2010 à Addis-Abéba sous le slogan "Tous unis pour éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles". Vers 16 heures, la marche s’est alors ébranlée.

Destination : Présidence de la République ? Objectif : remettre au Président de la RépubliqueMohamed Ould Abdel Aziz un "Plaidoyer contre les violences envers les femmes et les enfants". Cette marche est fortement et symboliquement encadrée par des policières. "Nous sommes là", crient à tue-tête les unes. Les autres tiennent des pancartes sur lesquelles sont mentionnées des slogans très forts.

Lorsque les femmes montent au front, le pavé tremble. "Ne décide pas à ma place", lit-on par-ci."Stop aux discriminations", voit-on par-là. Au total, plus d’une centaine de pancartes brassent dans l’air, chacune transmettant un message.

Pour leur réalisation, des artistes plasticiens de la place comme Isabelle Fiadeiro, Amy Sow, Amal Dria, Hamady Diallo et Aicha Fall ont été mis à contribution. Aux premières lignes de la marche, on aperçoit Marième Daddah, première Dame de la Mauritanie. D’ailleurs, cette marche pacifique et apolitique a été placée sous son Haut patronage.

"C’est un grand acquis pour la femme mauritanienne. C’est la première fois que les femmes mauritaniennes sortent dans la rue pour dénoncer leurs propres problèmes", témoigneMarième Daddah, présidente de la Fondation Moktar Ould Daddah.

Toutes les organisations à l’origine de cette initiative sont là : Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l'Enfant (AMSME), Association pour la Lutte contre la Dépendance (ALCD), Femme AID, Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains (CSVVDH), Actions, Réseau des Femmes Journalistes, Ong Tawassoul et l’Association des Femmes Syndicalistes. Après une demi-heure de marche, les femmes arrivent devant la Présidence de la République aux cris de "On est là". 

Elles sont accueillies par la Ministre des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la FamilleMoulaty Mint El Moktar et le Secrétaire général de la Présidence de la République Adama Sy. Devant eux, un plaidoyer contre les violences envers les femmes et les enfants est lu et remis ainsi qu’un Avant-projet de loi sur la violence sexuelle faite aux femmes, un Avant-projet de loi sur la violence sexuelle faite aux enfants et un Avant-projet de loi sur la participation politique des femmes.

Cette marche a été une réussite grâce à l’appui du Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille, de celui de la Fonction Publique et enfin du Ministère de la Santé sans oublier les partenaires au développement tels que l’ONUFEMME, UNFPA, UNDP,UNICEF, Coopération Espagnole, GIZ, Ambassade de France, Union Européenne et les entreprises du secteur privé comme BAMIS, Pizzorno, Global, Bourag et l’Université Libanaise de Nouakchott.

Babacar Baye Ndiaye


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